Destination : Le sommet de Deling

Cela faisait à présent quelques minutes que le trio avait embarqué dans un train express à destination de Deling City. Ils se rendaient au sommet qui y était organisé, auxquels seraient présents de de nombreux Officiers Seeds venus des autres universités. En effet, ils n'étaient pas les seuls de leur grade représentant la BGU à faire le déplacement, et leurs collègues avaient pris places dans d'autres cabines. Ces dernières, luxueuses, réservées et aménagées spécialement pour ce voyage, satisfaisaient pleinement Zell qui se jeta sur un sofa après que Quistis eut confirmé l'accès.

Zell : "Décidément, c'est vraiment le pied quand on est Seed !

Squall : Inutile de nous le rappeler, tu dis la même chose à chacun de nos voyages. Grandis un peu Zell.

L'homme à la cicatrice n'avait guère parlé sur un ton sévère, mais d'une voix posée qui ne pouvait pas être interprétée comme offensante. Il s'agissait plus d'un constat suivi d'un conseil.

Quistis : "Et ça fait des années que ça dure !"

Squall et Quistis prirent place à leur tour, et la jeune femme avait refermé la porte à l'aide de son passe. La conversation commençait à s'installer entre les 3 protagonistes. C'était devenu la routine pour eux, qui lors des missions importantes de la BGU exigeant la participation de plusieurs Officiers Seeds, avaient coutume de faire équipe.

Zell : "Seifer devenant directement Officier Seed... C'est pas que je déteste toujours ce type comme avant, mais j'espère que ce ne fut pas une erreur.

Squall : Quoi qu'il en soit, c'était nécessaire, et il était notre seul véritable contact dans la Résistance.

Zell : Ouais, et tu fais exprès d'oublier Linoa ! Car tu sais très bien que elle, elle n'aurait jamais accepté de faire ce qu'on a demandé à Seifer !

Quistis : Quand il le veut, Seifer sait très bien discerner les différents enjeux qui se posent et les analyser avec du recul. Et nous savions qu'il comprendrait qu'il lui fallait délaisser sa cause première, afin de servir des intérêts supérieurs bien plus importants. En l'occurrence, l'avenir immédiat du monde.

Squall : Tu connais Linoa. Elle a déjà mal réagi quand elle a appris qu'on allait s'allier avec Galbadia, alors qu'elle lutte contre leur régime. Et elle sait se montrer entêtée. Il était donc peu envisageable qu'elle puisse accepter notre requête, et mieux valait la laisser en dehors de cela.

Zell : C'est ce que tu dis ! Si ça se trouve, elle aurait très bien pu comprendre les intérêts qu'il y avait à espionner et contrôler la Résistance le temps de la guerre.

Squall : Tu l'as dit toi-même il y a quelques instants : "Elle n'aurait jamais accepté de faire ce qu'on a demandé à Seifer."

Quistis : Et je pense que c'est exact.

Zell baissa alors la tête en poussant un soupir. Effectivement, lui-même pensait la même chose que ses compagnons, et il savait qu'ils avaient raison, et que Seifer était la seule alternative. Mais ce qui semblait en réalité le déranger, était qu'il aurait souhaité que Linoa ne soit pas encore mise hors du coup. En effet, celle-ci n'avait déjà guère apprécié que les Seeds s'allient avec Galbadia, résistant justement contre son régime, et il tentait de trouver un moyen afin d'arranger les choses et de la "réintégrer". C'est pourquoi il aurait voulu que la mission lui soit proposée, ce qui n'était pas envisageable. Squall quant à lui, savait pertinemment que sa relation avec Linoa en avait déjà pris un coup, bien que pour l'instant, celle-ci n'était pas en danger. Mais pour lui, le sort du monde était la priorité absolue, et il ne regrettait pas les décisions qui furent prisent par le Seed, en partie sous son initiative. Quistis, elle, qui se trouvait debout prêt de la fenêtre, pensait également que pour l'instant, tout ce qui avait été décidé par les Seeds devait l'être, même si cela devait l'éloigner d'une amie. Elle, Squall, Zell, Irvine et Selphie.

Zell : Vous savez ce qui se passe à chaque fois qu'on la laisse sur la touche. Et je me dis que ce qu'on a décidé, par l'intermédiaire du Seed, il faudrait le rattraper. D'ailleurs, elle est au courant de tout ça, et de ce qu'on a demandé à Seifer ?

Squall : Non.

Zell manifesta alors l'une de ses mimiques caractéristiques, plaquant son dos contre le canapé de la cabine dans un mouvement de recul rapide, reflétant un léger choc psychologique de manière exagérée, et sa suspicion quant à ce qui allait pouvoir arriver, puis baissa à nouveau la tête. Paradoxalement, il se souciait plus de leurs rapports avec Linoa que Squall lui-même. Cependant, cela ne semblait étonner personne, car même si son caractère avait pu légèrement évoluer, sa profonde nature demeurait intacte, et ni Dieu ni Satan ne pouvait l'ébranler.

Zell : Si elle l'apprend, on sera dans la merde ! J'espère qu'au moins Seifer saura assurer.

Squall : Ne t'en fais pas. Seifer a la carrure pour assurer sa nouvelle fonction, ainsi que la mission qui lui a été confiée. De plus, il n'est pas dans son intérêt que Linoa apprenne ce qu'elle ne doit pas savoir.

Quistis : Seifer a changé, on peut lui faire confiance. Il ne trahit pas vraiment la Résistance pour le compte du Seed, et il connaît les différents intérêts en présence, les siens comme ceux du monde. Je comprends que ça soit dérangeant de nous éloigner d'une amie proche, et cela me touche également. Mais quand il relève d'enjeux aussi importants, nous n'avons pas le choix.

Zell reprit une position plus décente, puis poussa un léger soupir, avant de reprendre la parole sur un ton exprimant sa compréhension, et laissant entendre qu'il était conscient de tout cela, mais qu'il se devait d'exposer son léger malaise aux autres, pour se soulager, et en même temps s'assurer que ses compagnons en avait eux-aussi conscience.

Zell : "Ouais... Ouais... Je sais.

Quistis : Elle pourra toujours comprendre nos positions avec du recul.

La jeune femme avait parlé d'une voix confiante et réconfortante, comme s'il ne faisait en réalité aucun doute que ce qu'elle disait aurait lieu. Squall, lui, n'avait pratiquement pas bougé, toujours installé sur le sofa, très concentré et pensif.

Zell avait du mal à avaler leurs propos. Il avait aussi du mal à digérer ce sentiment de culpabilité qui l'habitait depuis peu. Ce mensonge... Quistis essayait de raisonner tout le monde en disant que c'était le plus évident, ce qu'il y avait de mieux à faire et qu'ils l'en informeraient en tant voulu mais Zell ne le voyait pas de cette façon. Quoi qu'il arrive, il ne cesserait de penser qu'il aurait mieux valu en parler à Linoa. Mais bon, à en juger à la mine de Squall, ils en avaient déjà assez parler. Zell essaya tout de même d'en placer une dernière - il voulait toujours avoir raison - mais Squall l'interrompit avant.

Squall : "- Zell, ça suffit ! On sait ce que tu penses, pas besoin d'en rajouter une couche. "

Son ton était froid mais nullement offensant comme d'habitude. Dès qu'il s'adressait à Zell, Squall avait toujours un son dans la voix qui rappelait celui que prennent les adultes quand ils essayent de faire comprendre quelque chose à un enfant, sans s'énerver. Il posa ensuite sa tête contre le sofa sur lequel ils étaient assis puis ferma les yeux. Squall comptait se reposer un peu avant d'aller affronter la suite des évènements. Zell, quant à lui ne l'entendait pas de cette oreille. Légèrement vexé, il continuait de marmonner dans son coin sur le fait qu'ils auraient du avertir Linoa et tant pis pour les conséquences. En revanche, Quistis, elle, s'était levé et regardait à présent à travers les carreaux d'une manière très pensive. On aurait que la conversation ne l'intéressait plus. Elle regardait fixement un point à l'horizon, ce qui paraissait louche car vu que le trio était dans un train, il ne pouvait pas avoir de point réellement fixe. Zell s'interrogea puis ne trouvant pas de réponse, il préfèra se lever et aller directement lui demander ce qui n'allait pas.

Zell : " Dis, à quoi penses-tu donc pour être aussi silencieuse ? "

Quistis qui n'était pas d'humeur à parler, apparemment, secoua la tête, lui sourit mais ne répondit pas. A la place, elle partit s'assoir sur le canapé pour faire comme Squall et ainsi se reposer.

Zell : " Mais quelle bande de flemmard, ceux-là, j'vous jure... "

Zell n'attendait qu'une chose, c'était que le trajet se termine. Il en avait relativement assez de ne rien faire. Il se tournait les pouces quand il ne tournait pas en rond. C'est pourquoi il se leva et commença à s'échauffer dans le compartiment. Ce n'était certes pas un endroit pour faire ceci, mais il n'en avait cure. Il donnait des coups de poings et de pieds dans le vide. Mais rien n'y faisait, Squall et Quistis ne réagissaient pas...

* Quelle bande de fourbard, je m'ennuie moi... *

C'est alors que tout d'un coup, il y eut une grande secousse, et le train freina aussi sec. Squall et Quistis tombèrent tandis que Zell, qui lui était déjà debout et en pleine forme, eut le temps de se rattraper. Alors il les regarda avec une double satisfaction.



Zell : " Ah ah ! Vous voyez, à vouloir fénéanter hein ?! Bien fait, et toc ! "

Ceci était sa première satisfaction. Quant à la seconde, si le train venait de s'arrêter, c'est qu'il y avait forcément une raison pas normale. Or une raison pas normale constitue une raison normale et suffisante d'aller voir ce qu'il se passe et donc cela fait un peu d'action.

Squall s'était déjà relevé et commençait à s'interroger sur ce qui avait bien pu se passer. Quistis, elle, était toujours au sol, à regarder ce qu'allaient faire les deux autres. Zell, en tout gentleman qu'il est, l'aida à la relever. Puis il suggéra d'aller voir le conducteur pour connaître la raison de ce brusque arrêt quand soudain ils entendirent...

? : " Ouvrez toutes les portes de chaque comportement ! Contrôle d'identité obligatoire ! Allez, allez !

Cela n'évoquait rien de bon. Un contrôle d'identité ? A cette heure-ci ? Ca parait louche : il fait nuit !

Squall secoua la tête d'un air nonchalant. Certes, il est vrai que les idées de Zell ne sont pas toujours les meilleurs mais finalement, c'est vrai que cela paraissait même très louche, vu que ce train était un convoi express et exceptionnel réservés aux officiers Seeds... Cela méritait de plus amples explications. Zell serra ses poings tandis que Squall posait une main sur son arme. Seule Quistis ne fit aucun mouvement particulier pour ne pas éveiller de soupçon. A la place, elle se mit à sourire comme si elle comptait obéir à ces hommes... A les femmes, toujours pleines d'hypocrisie !

L'homme continuait d'avancer d'un pas lourd de personnes grosses en manque d'affection. Zell était prêt à parier qu'il s'agissait d'un balourd. Squall quant à lui, se réservait toute critique préférant se concentrer au cas où les évènements tourneraient mal. Quistis se tenait près de la porte du compartiment, prête à " accueillir " comme il se devait, le malautrut qui les importunait à une pareille heure...

HRP : Pour un premier poste avec le nouveau système, j'ai volontairement fait court afin de ne pas être trop dégouté si cela ne convenait pas et qu'il fallait le supprimer ^^ Vous me direz ce que vous en pensez. En principe, j'ai essayé de ne pas trop trop axer sur Zell, mais bon, les habitudes hein... ^^ Fin de HRP

La porte de la cabine s'ouvrit et entra un soldat de métier, tout de rouge vêtu. On lui reconnaissait son casque caractéristique et ses poignées-mitrailleuses. Comment ces soldats galbadiens pouvaient ils y voir avec de tels casques. Il leur recouvrait tout le visage et ne laissait qu'une simple bande rouge lumineuse permettant probablement d'y voir dans le noir. Mais quelle utilité de jour ? Le poids de son uniforme expliquait surement qu'on eut pensé qu'il s'agissait d'un homme imposant. Mais des trois Seeds aucun n'avaient été trompés, tous savaient qu'il ne s'agissait pas d'un contrôleur de billet comme il aurait put tenter de le faire croire.

Galbadien : "Contrôle d'identité. Veuillez sortir vos cartes je vous prie !"

La voie roque résonnait dans les têtes des trois confrères. Cette voix déplaisante qui irrite les gens. Le soldat ne fit aucune remarque à propos de l'attitude suspicieuse des jeunes gens. Il ne semblait pas non plus remarquer qu'ils étaient Seed. Un Seed doit savoir se faire discret, ainsi ils ne mettraient leurs uniforme de convenance au moment de leur entrevue avec le président. Confrontation serait un mot plus juste pour qualifier leur rencontre puisque, sans doute, auraient-ils à débattre des méthodes.

Zell se tenait sur ses gardes. Il connaissait l'agressivité des hommes de petit pouvoir et encore mieux celle des soldats de Galbadia pour les avoir souvent combattus et vaincus. Des gens qu'on n'envoyait partout où il y avait une possible tentative d'échapper ou de s'opposer au régime bien aimé de Deling. Squall, qui ne cherchait pas la confrontation sortit les trois cartes et les présenta au contrôleur. Il n'aurait aucun choc en sachant des Seeds dans ce train puisqu'il était informé de leur venue. Il prit les cartes, les regarda chacune attentivement en hochant de la tête en passant de l'une à l'autre.

Quistis : "Tout est en règle ? Qui cherchiez-vous de si important pour avoir stoppé le train ?"

Galbadien : "Tout est en règle oui. J'ai reçut l'ordre de faire un changement de mode de locomotion aux Seeds en provenance de Balamb. C'est pour plus de sécurité. Les rebelles pourraient s'en prendre à vous."

Ils se regardèrent tous les trois un instant d'un airs non-convaincu. Pour Squall il était clair qu'il venait de débiter son texte pré-apprit sans comprendre que la vérité était autre. Surement ne faisait-il qu'obéir aux ordres. Ils hochèrent la tête sans dire mot devant l'incompréhension du soldat qui se contenterait de voir ses demandes exhaussées. Chacun reprit sa preuve d'identité et suivit le soldat jusqu'au dehors. Là les attendait un véhicule de l'armée qui assurerait la navette jusqu'à Deling en prenant soin de ne faire aucune escale et de ne s'arrêter que dans l'enceinte du palais présidentiel. Le soldat s'éloigna assez pour que Quistis ose parler sans craindre d'être entendue.

Quistis : "Deling n'a pas confiance en nous. Il veut être sûr que nous ne rejoindrons pas la résistance et va jusqu'à nous empêcher tout contact. On peut dire qu'il est prévoyant."

Squall : "S'il se défit de nous il sera d'autant plus dur d'obtenir de lui qu'il nous laisse liberté totale d'action."

Zell : "Ces accords ne s'annoncent pas bons."

Ils s'installèrent dans un car confortable blindé en compagnie des autres Seeds venant de la BGU, qui prit la route de Deling immédiatement. Suivi d'une dizaine véhicules ainsi que précédé de trois, Deling s'assurait une totale protection. A l'intérieur se trouvaient deux autres Seeds qu'ils connaissaient bien. L'un de Trabia et l'autre de Galbadia. Il s'agissait ni plus ni moins de Irvine et Selphie. Sans surprise, ils étaient eux aussi envoyé par leur université en tant que représentants à la prochaine réunion. Les trois Facultés réunies trouveraient surement soutient entre elles durant l'entrevue.

Ils s'étaient retrouvés dans le véhicule un peu plus tôt. Selphie en arrivant à la Gare Ouest de la GGU et Irvine n'avait même pas eut à prendre le train qu'on le conviait déjà à prendre position dans le blindé venu le chercher avec les autres Seeds délégués de la GGU.

>Scène suivante : Deling, Enceinte du palais.